Par arrêté adopté au cours de l’été, le ministère de l’Environnement avait ordonné au maire de la commune de Saint-Aignan-de-Grand-Lieu de démonter le ponton et le belvédère que la commune avait construits illégalement au sein du site classé du lac de Grand-Lieu. La commune avait contesté cette décision devant le tribunal administratif de Nantes. En toute logique, le juge a rejeté hier sa requête. Le ponton devra être démonté avant le 15 octobre.
A la fin de l’été 2016, la commune de Saint-Aignan-de-Grand-Lieu a implanté au sein du site classé du lac de Grand-Lieu un platelage (ponton) en bois de 372 mètres et un belvédère dans l’objectif d’ouvrir davantage au public l’accès au lac. Cet aménagement portant atteinte au site classé devait faire l’objet d’une autorisation spéciale que la commune n’a pas pris la peine de solliciter. Au vu des incidences de l’aménagement sur le site et sur la faune qu’il abrite, les associations de protection de l’environnement ont porté plainte contre la commune en mars 2017. L’enquête est actuellement en cours.
Au cours du premier semestre 2017, la commune a finalement sollicité de l’État une autorisation visant à régulariser sa situation. Cette demande a fait l’objet d’un avis défavorable de la commission départementale des sites en mai 2017, à la suite de quoi le ministère de l’Environnement a pris en août la décision de refuser de délivrer l’autorisation à la commune. Le ministère a assorti cette décision d’une injonction de démonter l’aménagement avant le 15 octobre 2017, avant la montée des eaux du lac et afin que l’opération ne nuise pas à l’hivernage des oiseaux du lac. La commune a contesté cette décision en urgence devant le tribunal administratif de Nantes.
Les associations de protection de l’environnement (Bretagne Vivante, FNE Pays de la Loire et la LPO Loire-Atlantique) sont intervenues auprès du tribunal administratif de Nantes afin de demander le rejet de la requête de la commune, fondée sur des arguments juridiques non pertinents. Par ordonnance du 3 octobre 2017, le juge des référés du tribunal administratif a logiquement rejeté la demande de la commune, confirmant la décision ministérielle.
Les associations se félicitent de cette décision de justice qui confirme le caractère nuisible de l’aménagement réalisé par la commune aux dépens de la biodiversité et de l’intégrité paysagère du lac. « La stratégie du fait accompli retenue par la commune ayant été désavouée, les associations seront vigilantes au démontage effectif du ponton dans les délais fixés par le ministère » indique Gwénola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante. Il conviendra pour l’avenir que la question des accès au lac soit pensée de manière globale et concertée, tenant avant tout compte des enjeux environnementaux du lac.