Depuis 3 mois et plus, nos élus feignent de ne pas voir la mutation profonde agricole et alimentaire que constitue l’évolution de la bio. Ils ne prennent pas leurs responsabilités face à ce mouvement en décidant de ne pas l’accompagner. En juillet 2017, l’État annonçait ne plus donner de moyens de financements pour accompagner ou conforter les agriculteurs dans leurs changements de pratiques en ne transférant que 4,2% des aides historiques vers le second pilier de la PAC. Ces atermoiements aboutissent à une impasse totale quant à une éventuelle ambition régionale ligérienne de développement de la bio dans l’une des régions leader de la bio (8 % de surface en bio, en progression de 21% en 2016).
La Bio répond aux attentes des consommateurs, le marché est là, les entreprises agro-alimentaires et les distributeurs ont besoin de produits bio, la filière Bio crée des emplois…Mais pour cela, il nous faut des producteurs, et l’engagement en bio demande du temps. Or, la suppression d’aides et le manque de visibilité vont casser cette dynamique historique.
Face à ce paradoxe, des organisations agricoles, environnementales et économiques appellent à une mobilisation sous la forme d’un pique-nique citoyen le vendredi 17 novembre 2017 à Nantes devant le Conseil régional. Nous invitons toutes les organisations syndicales, agricoles et citoyennes à s’associer à notre démarche.
Nous demandons à l’État et au Conseil régional une ambition lisible et claire pour un soutien politique fort de l’agriculture biologique. Dans l’état des discussions, il manque 25 millions d’euros en Pays de la Loire pour accompagner la dynamique jusqu’en 2020. A plusieurs reprises, les pouvoirs publics ont exprimé l’hypothèse d’une « année blanche en 2018 », c’est-à-dire aucun soutien financier pour les projets en conversion en Pays de la Loire !
Nous proposons des solutions concrètes pour permettre d’abonder les enveloppes financières dédiées à l’agriculture biologique :
– En supprimant la part du transfert du 2nd pilier vers l’assurance récolte
– En utilisant tous les moyens possibles pour récupérer du FEADER
– En fléchant une partie des 200 millions d’euros sur les services environnementaux annoncés par le Président de la République lors des EGA
– En mobilisant d’autres financements (Conseil régional, Agence de l’Eau, Agence de la Biodiversité)
– En privilégiant les aides bio plutôt que les aides aux investissements en agriculture qui n’apportent aucune garantie sur la transition agricole.
Au travers de ces solutions, nous souhaitons une reconnaissance pleine d’une agriculture biologique au service de l’environnement, d’une alimentation saine et créatrice d’emplois. La rupture du soutien politique serait un coup d’arrêt à la dynamique bio dans notre région.
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