Après la définition des questions importantes en 2018 et celle de l’état des lieux en 2019, un long travail de révision du SDAGE a été mené par les services de l’Agence de l’eau Loire Bretagne et les différentes commissions du Comité de Bassin. Sans arriver à une réécriture complète du document, l’objectif était d’améliorer l’état des masses d’eau sur le bassin, en renforçant la prise en compte du changement climatique. Plusieurs dispositions ont ainsi été remaniées : renforcement du suivi des micropolluants, eau potable, protection des zones humides, gestion quantitative… objets de nombreux débats au sein du « Parlement de l’eau ». À l’arrivée, le projet de SDAGE est adopté le 3 mars 2022 avec 113 votes pour, 43 contre et 16 abstentions.
Les représentantes de FNE Pays de la Loire au Comité de Bassin reconnaissent l’important travail réalisé par les services de l’Agence de l’eau tout au long de cette révision, ainsi que le rôle indispensable de cette institution et du SDAGE pour la politique de l’eau. Certaines améliorations ont été apportées au document par rapport au cycle précédent, comme par exemple la prise en compte des microplastiques et pollutions médicamenteuses.
« La seule question que nous devrions nous poser collectivement en votant le SDAGE est, au même titre que pour le changement climatique, « avons-nous fait de notre mieux ? » »
Marie Mézière-Fortin, représentante de FNE Pays de la Loire au Comité de Bassin
Néanmoins, d’autres points posent question, en particulier la régression concernant les économies d’eau pour le stockage hivernal. Plus largement, l’enjeu est de savoir si l’ambition de ce dernier SDAGE dans son ensemble est suffisante pour atteindre les objectifs européens de 100 % de masses d’eau en bon état à l’issue de sa période d’application (2027). La réponse est certainement non. Rappelons que seules 11 % des masses d’eau de la région sont actuellement en bon état ; que les prévisions en matière de changement climatique, confortées par le dernier rapport du GIEC, précisent que les débits des rivières vont baisser, entraînant une baisse de la disponibilité de la ressource mais également une augmentation de la concentration des polluants ; que la qualité de l’eau potable est remise en question, avec de nombreux dépassements des teneurs en pesticides relevés dans la région… C’est donc désormais dans la mise en œuvre rigoureuse de ce SDAGE 2022-2027 dans les politiques de l’eau que nous pouvons espérer les améliorations significatives pour la qualité de l’eau et des milieux aquatiques.
FNE Pays de la Loire souhaite également souligner l’important travail fourni bénévolement par Régine BRUNY et Marie MÉZIÈRE-FORTIN lors de cette révision et les remercier pour leur engagement en faveur de la protection de l’eau.
Cet article a été publié dans notre revue n°36, que vous pouvez consulter en intégralité en ligne
Article publié le 8 avril 2022