Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, a annoncé le 20 septembre dernier la fin des aides au maintien des exploitants en agriculture biologique. Les associations appartenant au mouvement de France Nature Environnement, dont FNE Pays de la Loire, réagissent via une lettre ouverte adressée au ministre.
Alimenter l’avenir : pour un maintien des aides à l’agriculture biologique
Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation,
Depuis votre prise de poste, vous avez témoigné publiquement d’une volonté forte de promouvoir l’agriculture Biologique et en avez reconnu les bienfaits, tant au niveau de l’environnement que de la santé des consommateurs.
Monsieur le Ministre, vous avez rappelé récemment aux agriculteurs l’importance de mettre les attentes des consommateurs au centre de leurs préoccupations. Ces attentes sont simples : les Français veulent avoir accès à une alimentation saine et durable. Ils sont préoccupés par l’impact de cette alimentation sur leur santé et celle de leurs enfants, sur la qualité de l’air qu’ils respirent, de l’eau qu’ils boivent, sur le bien-être animal et sur leur cadre de vie quotidien. Alimentation et environnement sont donc indissociables.
Alors que les débats des Etats Généraux de l’Alimentation battent leur plein, vous avez annoncé la fin des aides au maintien de l’agriculture Biologique. Nous sommes extrêmement inquiets du signal que vous envoyez.
N’oublions pas que les aides à l’agriculture Biologique sont véritablement d’intérêt général.
Vous le savez, l’agriculture Biologique a été et reste une force motrice pour l’innovation agricole. Ces pionniers ont ouvert la voie au développement d’une agriculture plus durable par l’expérimentation et la diffusion de pratiques agroécologiques. De plus, ils sont les meilleurs garants de la préservation de nos ressources naturelles. Ils évitent les lourdes dépenses générées par l’utilisation des produits chimiques, telle que la dépollution des eaux.
Dans ce contexte, comment rétablir un équilibre entre une agriculture biologique qui rend des services d’intérêt général et l’agriculture conventionnelle ? Il est impératif de généraliser le principe pollueur-payeur. Une redevance, non seulement sur les pesticides mais aussi sur les engrais de synthèse doit être mise en place. Elle permettrait de prendre réellement en charge les coûts de dépollution et de diminuer l’inégalité de traitement entre ces deux agricultures.
Monsieur le Ministre, cette lettre est la voix des territoires ; elle porte l’appel de nos 3500 associations fédérées présentes à travers toutes les régions de France. Nous vous demandons de prendre une position forte pour le maintien des pratiques vertueuses de l’agriculture Biologique. Nous vous demandons de poursuivre la valorisation des services d’intérêt public fournis par les agriculteurs qui s’engagent pour une agriculture et une alimentation durables.
Les présidents des associations de protection de la nature et de l’environnement fédérées par France Nature Environnement.
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