Le champignon n’est pas un produit agricole dont on puisse récolter chaque année les quantités prévues selon le mode de culture et la densité des semailles.
Au contraire, un même bois, un même pré manifestent de grandes variations dans leur fertilité fongique, qui peut aller d’une productivité très forte à une stérilité complète.
c’est le fait de nombreux facteurs, presque toujours de caractère météorologique, qui agissent de manière encore mal connue et s’additionnent ou s’influencent l’un l’autre. Période de sécheresse persistante ou de pluviosité excessive, éboulements, incendies, maladies des plantes peuvent réduire considérablement la poussée fongique et parfois modifier si profondément le milieu originel qu’il est définitivement impropre à produire les champignons.
Parmi ces facteurs négatifs, le plus redoutable est encore l’homme, avec son manque de respect pour la nature, et pour les lieux où poussent spontanément les champignons.
Comme toute activité nature, la cueillette de champignons doit donc se faire dans le respect et la protection de notre environnement.
Veuillez donc s’il vous plait suivre ses quelques règles de bonne conduite :
- Ne pas jeter de déchets. Gardez-les pour votre retour de promenade.
- Couper correctement le champignons à sa base avec un couteau afin que celui-ci puisse repousser l’année suivante.
- Ne pas piétiner le lieu de cueillette.
- Ne cueillez pas près de sites pollués (bords des routes, aires industrielles, décharges) car les champignons concentrent les polluants.
- Se munir d’un bâton.
- Éviter la cueillette intensive de champignons, préférez une cueillette raisonnée … laissez-en pour les autres !
- Chaque espèce de champignon récoltée doit être mise dans un sac de papier distinct; il ne faut jamais mélanger les espèces entre elles.
- Au retour, on identifie les champignons à l’aide des guides d’identification ou avec le précieux concours des mycologues ou de son pharmacien.
- Les champignons se conservant très mal, il faudra les stocker dans la partie basse du réfrigérateur, dans une boite hermétique ou mieux, dans un sac de papier, avant de les consommer rapidement (dans les 2 jours).
Une réglementation, quelle réglementation ?
On ne pense pas assez, lorsqu’on se met en quête de produits sauvages : plantes, animaux et même pierres ou terreau, que le terrain qui les porte est toujours la propriété d’une personne ou d’une collectivité, dont les droits doivent être respectés.
En ce qui concerne les forêts domaniales, le code forestier est formel :
« Toute extraction, tout enlèvement de produits quelconques des forêts autres que les bois, opéré sans l’autorisation préalable du conservateur, constitue un délit« .
Cette infraction est punie d’une amende. Bien plus dans le cas « d’enlèvement frauduleux de bois et d’autres productions du sol des forêts« , il y aura toujours lieu, outre les amendes, à la restitution des objets enlevés ou de leur valeur.
Le code prévoit aussi l’indemnisation des dommages causés à l’occasion de ces récoltes.
Ainsi donc l’enlèvement des « menus produits » de la forêt doit faire l’objet d’une demande d’autorisation préalable. Pour le récolteur qui fait commerce de champignons, elle sera assortie d’une redevance.
Pour le ramasseur occasionnel, qui n’a pas toujours l’opportunité de prévenir les autorités, il doit bien savoir qu’il jouit d’une tolérance et non d’un droit. Il n’en sera que plus respectueux du site qu’il parcourt, évitant d’abîmer les jeunes plantations, de forcer les clôtures, et de remplir son panier au-delà de ses besoins.
Il lui sera plus facile de s’entourer de garanties s’il fait ses récoltes dans des bois communaux ou des propriétés privées : Il lui suffira de se faire connaître du garde champêtre ou du propriétaire. Il existe des sociétés de mycologie. On s’y renseignera utilement sur les réglementations locales et sur les lieux où la récolte est autorisée ou du moins tolérée.