Jeudi 13 juin 2013 se tient au tribunal correctionnel de Laval le procès de la société Célia, responsable d’une grave pollution de la rivière de l’Oudon en mai 2012 provoquée par une importante fuite d’ammoniac liée à l’usure de ses installations.
Plutôt que d’éliminer l’ammoniac par un circuit approprié, une accumulation d’erreurs techniques et de négligences ont conduit à une évacuation directe du produit toxique dans la rivière. La pollution qui en a suivi a lourdement impacté 31 km de l’Oudon dans les départements de Maine-et-Loire et de Mayenne.
Célia est une filiale de Lactalis, premier groupe laitier mondial, deuxième groupe agro-alimentaire français, fortement implanté dans la région Pays de la Loire.
Les associations France Nature Environnement Pays de la Loire, la Sauvegarde de l’Anjou et Mayenne Nature Environnement avaient porté plainte pour ces faits et se constituent parties civiles devant le tribunal.
Une pollution aux graves conséquences pour l’environnement
Alice BURBAN, co-présidente de Mayenne Nature Environnement, souligne que « les conséquences écologiques du déversement ont été dramatiques, entrainant une mortalité piscicole totale sur plusieurs dizaines de kilomètres de rivière. Ceci est d’autant plus dommageable que depuis plusieurs années les acteurs de la protection de l’environnement, les élus et les pouvoirs publics se sont mobilisés pour la reconquête de la qualité de l’eau de l’Oudon». Célia ne s’était même pas préoccupée des impacts provoqués par ses défaillances techniques : seule la surveillance au plus près du terrain réalisée par les agents de l’ONEMA et la vigilance des associations de pêcheurs ont permis d’identifier l’origine de la pollution et d’alerter l’industriel afin qu’il remédie au problème !
Une pollution impactant la santé publique
Fait exceptionnel, cette pollution a rendu nécessaire une interruption de fonctionnement du captage d’eau potable de Segré en raison des risques importants pour la santé humaine. Ce captage est déjà en sursis depuis plusieurs années en raison de la dégradation de la qualité des eaux du bassin de l’Oudon. « Cette pollution montre que santé publique et respect du droit de l’environnement vont de pair : la négligence industrielle ne doit plus ainsi mettre à mal les efforts de reconquête de la ressource en l’eau potable» déclare Florence DENIER-PASQUIER, vice-présidente de la Sauvegarde de l’Anjou.
Pour Yves LEPAGE, président de FNE Pays de la Loire : « L’absence d’effort de surveillance et de maintenance d’un site de production né il y a plus de 80 ans traduit l’irresponsabilité environnementale de Lactalis, qui a pourtant un devoir d’exemplarité en la matière ». Cette désinvolture vis-à-vis des risques pour l’environnement et la santé publique fera l’objet d’un examen approfondi par le tribunal. Les trois associations souhaitent une réparation à la hauteur de l’impact environnemental.
Contacts Presse :
– Yves LEPAGE – Président de FNE Pays de la Loire – 06 88 81 16 27
– Mayenne Nature Environnement – 02 43 02 97 56