Lors de la Loire à Vél’eau 2021, nous avions rencontré par hasard Pauline FRESLON, qui s’était arrêtée sur notre stand pour échanger avec nous sur la qualité de l’eau et des milieux aquatiques qu’elle aperçoit depuis son kayak, et notamment la présence importante de déchets. Car oui, Pauline est une championne de kayak de la région. Quand on lui a parlé du projet Ma Rivière Sans Plastique (en partenariat avec Citeo qui œuvre pour réduire l’impact environnemental des emballages et papiers), elle a voulu le soutenir en en étant la marraine.
Nous sommes allés la rencontrer le 07 juillet 2022, pour lui présenter les premiers résultats des ramassages et échanger plus longuement avec elle sur le projet, ses projets et leur recoupement. Nous la retrouvons au lac de Maine à Angers, devant le Pavoa, juste après son entraînement.
Bonjour Pauline, pour commencer, peux-tu nous en dire plus sur toi ?
Je fais du kayak depuis mon plus jeune âge, avec mon père moniteur au club du Mans. Tu vois quand toi tu as appris à faire du vélo ? Et bien moi j’ai appris à faire du kayak. Après, c’est longtemps resté du loisir (j’ai privilégié les études) et je me suis mise à la compétition de haut niveau il y a quatre ans. D’abord en descente, une discipline en eaux vives avec un objectif de vitesse, un vrai contact avec la nature ; avec de bons résultats : 3 médailles d’or aux championnats d’Europe et une médaille de bronze par équipe aux championnats du monde. Mais cette discipline n’est pas représentée aux Jeux Olympiques donc je me suis mise à pratiquer la course en ligne avec pour objectif une première expérience en 2024 à Paris et une performance en 2028 à Los Angeles.
(Quelques jours après, Pauline partait notamment aux championnats de France de vitesse de Vichy, où elle décroche le doublé en or avec sa coéquipière de l’Esack, Vanina Paoletti, sur les 500 et les 200m en K2)
Quel est le lien entre ton activité et l’environnement ? Et pourquoi avoir choisi de parrainer Ma Rivière Sans Plastique ?
L’environnement est l’essence même de notre sport en extérieur, c’est son support. Mais il est malheureusement difficile de trouver une rivière encore préservée (et ce n’est pas parce qu’une rivière est transparente qu’elle est propre !). Et encore, on a de la chance dans notre région, la Loire est un peu préservée du fait de sa largeur. Mais j’ai souvenir des championnats d’Europe en Bosnie où l’on s’entraînait parmi les déchets qui venaient s’accrocher sur nos bateaux… Le jour de la course, l’organisation avait mis un filet pour retenir les déchets un peu plus en amont, ce que j’avais trouvé super ! Mais une fois l’épreuve terminée… ils ont juste ouvert le filet et on a vu la vague de déchets passer…! On hésitait entre rire et pleurer, les athlètes ont gueulé (même s’il est difficile d’en vouloir à un pays où rien n’est mis en place à ce sujet et qui doit faire face à d’autres problématiques…). Je ne souhaite pas que cela arrive ici et je voudrais que l’on améliore la situation, en espérant que « Ma Rivière Sans Plastique » puisse y contribuer.
Justement pour agir et améliorer la qualité de nos rivières, que fais-tu à ton échelle ? ou que penses-tu qu’il faudrait faire ?
Ce sont des petits détails comme ça qui me font dire que les petits gestes ont leur importance : on essaye de ramasser les déchets lors de nos sorties sur l’eau (même s’il n’y a pas beaucoup de place sur les bateaux), on sensibilise les jeunes… On y pense rarement, mais je fais aussi attention à bien choisir ma crème solaire, sans produits toxiques pour les milieux naturels, car je suis tout le temps dans l’eau ! Au quotidien, je me déplace en vélo (le côté sportive doit aider !) et j’évite la voiture le plus possible, je fais le tri à la maison, je fais mes courses en vrac… Mais je pense qu’il faut aussi une réponse plus large face à la problématique, avec la mise en place de sanctions adaptées pour les individus les plus récalcitrants au changement et certaines entreprises !
Nous quittons Pauline parée des couleurs de FNE Pays de la Loire, où le logo de notre hérisson vient désormais orner son kayak, en espérant qu’il la suive sur des rivières plus propres et vers de belles performances sportives… En fonction des compétitions, elle essayera d’être présente pour participer à un des ramassages !
Article publié le 27/07/2022