La mission de médiation nommée par le premier ministre concernant le projet d’aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame des Landes vient de rendre son rapport. Après analyse des données afférentes aux différentes options, les médiateurs donnent tous les éléments pour privilégier l’aménagement de l’aéroport existant près de Nantes, plutôt que de construire un deuxième aéroport. France Nature Environnement appelle le Gouvernement à prendre une décision courageuse.
Un constat sans appel
France Nature Environnement et ses associations membres (FNE Pays de Loire, Bretagne Vivante, LPO 44 et Eau-et-Rivières de Bretagne) ont participé activement aux travaux de la mission de médiation. Le mouvement salue la qualité du travail réalisé par les médiateurs. Ce rapport écarte les leurres, clarifie les coûts, éclaire les angles morts afin d’aider à identifier la moins mauvaise solution entre rénovation de Nantes Atlantique et construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, à 23 km de Nantes.
À sa lecture, les arguments en faveur de la construction d’un nouvel aéroport tombent les uns après les autres : non, le trafic aérien n’est pas incompatible avec la préservation du Lac de Grand-Lieu. Non, le bruit ne va pas augmenter, ni empêcher les projets immobiliers au centre de Nantes. Non, la rénovation n’est pas plus coûteuse que le transfert puisque la nouvelle estimation financière diminue de moitié le coût estimé par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) en 2013.
Renoncer au projet de nouvel aéroport : une décision courageuse et nécessaire
Ce rapport clarifie également nombre d’enjeux mis en avant par les associations et trop longtemps écartés. Le Gouvernement possède désormais tous les éléments pour prendre sa décision en regardant vers l’avenir, et acter l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Il doit faire preuve de courage, afin de renoncer à l’obstination des précédents gouvernements de ne jamais remettre en cause un projet inadapté. Cette décision innovante réconcilierait enfin « écologie » avec « économie » et permettrait de lancer un processus de co-élaboration d’un projet de territoire s’inscrivant dans une réelle transition écologique et solidaire.
Pour un projet de territoire co-construit
Les choix à venir ne doivent signifier ni la victoire des uns, ni la défaite des autres. Il n’est aujourd’hui plus possible d’envisager une société pérenne sans l’intégration des enjeux climatiques, ceux liés à la biodiversité et les nouvelles solidarités humaines à inventer pour y faire face.
Une rénovation de Nantes Atlantique sobre en espace et économe en financement public devra nécessairement prendre en compte la question du bruit, bien moindre dans son ampleur que celle agitée pendant des années, avec des solutions possibles pour pouvoir enfin la traiter. Du côté de Notre-Dame-des-Landes, le retour à la normale ne sera possible que si un processus concerté s’ouvre sur la question foncière et agricole, où puisse s’enraciner un véritable projet collectif agro-écologique, où chacun trouve sa place.
Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, conclut : « France Nature Environnement et son mouvement associatif appellent solennellement le Gouvernement à prendre une décision courageuse en faveur de la modernisation de l’aéroport actuel. Celle-ci marquera la volonté du président Macron de faire de la transition écologique et solidaire l’une des priorités du quinquennat. Nous avons besoin d’un nouveau modèle de société assumant les défis sociaux et environnementaux pour notre avenir et celui de nos enfants ».