Le rapporteur public du tribunal administratif de Nantes estime que l’Etat et les collectivités territoriales qui financent le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes auraient dû exiger de la société AGO le remboursement des intérêts des aides octroyées.
L’État et les collectivités territoriales membres du Syndicat Mixte Aéroportuaire (dont le conseil régional des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique et Nantes-Métropole) ont à ce jour versé à la société AGO une somme d’environ 150 millions € pour financer le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Or, fin 2013, la commission européenne jugeait illégale l’octroi de cette aide publique, qui ne lui a été notifiée qu’en 2013 alors qu’elle avait été attribuée dès 2011 : http://ec.europa.eu/competition/state_aid/cases/249910/249910_1513267_131_2.pdf. Sur cette période, ce sont donc environ 38 millions € qui ont été perçus de façon illicite par AGO avec l’argent des contribuables.
Face à cette situation, le collectif d’élus opposés au projet d’aéroport (CéDpa) a demandé à l’Etat et aux différentes collectivités concernées d’exiger d’AGO le remboursement des aides en question puis a contesté leur refus devant la justice administrative.
Le rapporteur public du tribunal administratif de Nantes vient de conclure dans un sens qui donne partiellement raison au CéDpa : s’il a rappelé qu’il était impossible d’exiger le remboursement des aides déjà perçues, il a en revanche considéré que les intérêts des aides en question devaient être remboursés. Ceci constitue une somme qu’on peut évaluer à environ 450.000 €.
Si les juges du tribunal administratif suivent l’avis du rapporteur public, les collectivités seront donc obligés d’exiger ce remboursement à AGO. Il s’agirait donc d’une première victoire des opposants au projet d’aéroport devant la justice, en attendant l’issue des recours engagés par les associations de protection de la nature et de l’environnement. À ce jour, nous ignorons à quelle date ces recours environnementaux seront audiencés.