Un mois plus tôt qu’en 2020, les préfectures de Vendée et de Loire-Atlantique ont pris leurs premiers arrêtés sécheresse limitant certains usages de l’eau. Sur les bassins réactifs, qui ont été impactés par la faible pluviométrie de ce dernier mois, les premières restrictions sont donc en vigueur et la vigilance de mise.
En Vendée, le marais breton non réalimenté passe en alerte. D’autres bassins sont placés sous vigilance, en raison du dépassement des débits seuils associés : Autize superficiel, Vendée et Lay superficiel non réalimenté. Au niveau du seuil d’alerte, tous les usages agricoles, publics et privés prélevant dans les eaux superficielles sont interdits de 8h à 20h. Pour les bassins en vigilance, l’auto-limitation est mise en place, avec des mesures de communication à destination des usagers pour encourager les comportements responsables.
En Loire Atlantique, de la même manière, la zone d’alerte « côtier breton non réalimenté par la Loire » est également passée en alerte. De ce fait, l’ensemble du département est placé sous vigilance (selon l’arrêté cadre de Loire-Atlantique, à partir du moment où un bassin commence à montrer des signes de faiblesse, tout le territoire passe au seuil de vigilance). Les mesures mises en place pour le seuil de vigilance sont similaires à celles applicables en Vendée, avec une limitation volontaire des prélèvements. Au niveau de l’alerte, les restrictions sont davantage détaillées par usage, avec des interdictions horaires du lundi au vendredi de 10h à 20h et du samedi 10h au dimanche 20h (irrigation des grandes cultures, usages industriels non strictement nécessaire au process de production, arrosage des parcours de golf, arrosage des espaces verts, des terrains de sport…) ou des auto-limitations (arrosage des cultures sensibles, arrosage des greens et départs de golf, stations de lavage de voitures, arrosage des potagers…).
À noter que pour un même bassin, celui du SAGE Baie de Bourgneuf et marais breton, situé sur deux départements, les mesures de restrictions ne sont pas identiques. L’harmonisation des restrictions entre département est donc à poursuivre.
Après un hiver pluvieux, qui a permis une bonne recharge des nappes, les dernières semaines ont été déficitaires au regard des précipitations. Le bassin concerné par les premières mesures de restriction est connu pour ces fortes variations de débits, très dépendants de la pluviométrie, notamment en raison de son contexte hydrologique particulier (petits fleuves côtiers, peu de ressources souterraines…) ; il est souvent l’un des premiers, avec Logne – Boulogne – Grand Lieu, à tomber sous les débits seuils fixés par l’arrêté cadre sécheresse puis à passer rapidement en crise pendant la période d’étiage. L’évolution de la situation dans les semaines à venir est donc à suivre de près.
La survenance rapide de la prise des mesures de restriction nous rappelle que les Pays de la Loire ne sont jamais épargnés par les risques de manque d’eau et que ces derniers vont être accentués par le changement climatique. Pour l’anticiper et l’atténuer, FNE Pays de la Loire rappelle l’importance des économies d’eau et des changements de pratiques.