Au Château d’Olonne (Vendée), un ambitieux projet de renaturation dunaire près du Puits d’Enfer est en cours de définition. Notre mouvement soutient ce projet. Explications.
Après acquisition des terrains d’un ancien circuit automobile par le Conservatoire du Littoral en 2015, le projet envisagé dès 2001 prend forme. Il concerne un vaste espace de dune grise perchée dont il s’agit de restituer la continuité écologique originelle, de l’arrière-dune boisée bordant un vallon humide jusqu’à la falaise côtière.
Richesse biologique du site, après un long isolement
Ce site est intégré dans une zone Natura 2000 et une ZNIEFF de type 2. Il est également reconnu comme réservoir de biodiversité pour sa partie dunaire (pelouse et boisement), le vallon humide étant identifié comme corridor écologique ; ces données figurent dans le SRCE (Schéma Régional de Cohérence Ecologique). Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) l’a défini comme coupure d’urbanisation et le Plan Local d’Urbanisme l’a classé en zone naturelle (N).
La valeur des milieux en présence est confirmée par une étude de biodiversité menée en 2016 : sur les 70 ha concernés, 77 espèces protégées et/ou patrimoniales ont été recensées. La présence de l’ancien circuit automobile, très peu utilisé depuis des décennies, a évité l’urbanisation du site et permis une évolution positive de la flore et de la faune à partir des potentialités initiales masquées par la pression humaine.
Reconquête de continuité dunaire et recul stratégique
Il s’agit d’effacer les zones artificialisées : celles des voies du circuit, mais aussi celle d’un petit segment de route côtière dont la suppression restaurera la continuité de la pelouse dunaire. Cette route doit donc être déviée à l’arrière du site, en empruntant une rue existante au travers de friches boisées, puis un terrain vague menant à l’Abbaye de St Jean d’Orbestier.
La déviation anticipe les risques liés à l’érosion des falaises, déjà responsable d’une fermeture de sentier littoral ; elle anticipe également les risques de submersion d’une petite anse au débouché du vallon humide, submersion d’ailleurs observée lors de la tempête Xynthia. Ces risques à moyen et long terme, pris en compte par le Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) doivent être intégrés dans tout projet à l’étude.
Soutien des Associations de défense de l’environnement du réseau FNE
Porté par le Conservatoire du Littoral, le Département et la Ville, ce projet alliant la renaturation dunaire à un recul stratégique préventif est soutenu par les associations vendéennes de COORLIT 85 (Coordination des associations environnementales du littoral vendéen) qui suivront de près sa mise en oeuvre.