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En 2022, FNE Pays de la Loire a lancé le projet « Ma rivière sans plastique » (MRSP) ! Nous sommes partis du constat que la majorité des déchets retrouvés en mer étaient d’origine terrestre et pouvaient donc être acheminés par les cours d’eau. Dans une démarche de sciences participatives et de sensibilisation, nous avons donc organisé des ramassages de déchets sur les berges de la rivière de la Sarthe, complété par des prélèvements microplastiques. Chaque déchet était caractérisé pour imaginer sa source afin de réfléchir par la suite collectivement aux solutions qui pourraient être proposées pour réduire cette pollution.
Ce dossier revient sur plusieurs points et étapes clés du projet. Une présentation synthétique est disponible sous la forme d’une plaquette finale.
Les résultats globaux
La totalité des ramassages a permis de collecter et caractériser 3 353 déchets, pour un total de 109,90 kg. 55% de ces déchets relèvent de la catégorie plastique et polystyrène, viennent ensuite les mégots, le verre et le métal, chacun à hauteur de 10% environ. Dans la majorité des cas, les déchets retrouvés ont l’air d’être liés à l’utilisation du site. Plusieurs étaient déjà dégradés et en morceaux.

Les relevés microplastiques
En plus des 15 ramassages de déchets sur les berges de la rivière, des relevés des microparticules, notamment de plastiques, ont été réalisés directement dans l’eau. Un filet à la maille très resserrée (filet manta) a été installé (plongé 30 minutes dans l’eau) sur trois sites par notre partenaire Expédition MED.
Une première tentative a été réalisée le 31 octobre 2022 en collaboration avec Recyclamer. En plus du classique filet Manta normalement utilisé pour ces ramassages, un robot, sorte d’aspirateur à microdéchets et hydrocarbures alimenté par panneaux solaires, a été déployé. Le manque de débits et la présence de nombreuses feuilles mortes ont malheureusement compliqué les opérations, rendant l’exploitation de l’échantillon compliquée.

Les trois relevés microplastiques finaux ont été réalisés par Expédition MED en février 2023. Retrouvez le détail des analyses dans ce rapport final.
Le protocole scientifique OSPAR
Les ramassages de déchets en bord de rives ont suivi le protocole OSPAR, issu de la convention internationale Oslo-Paris pour la protection du milieu marin de l’Atlantique Nord : imaginé pour les ramassages des déchets sur les plages, il est ici adapté pour le milieu fluvial. En effet, 80% des déchets retrouvés dans l’océan proviennent en réalité de la terre et y sont acheminés par les rivières, d’où l’intérêt d’analyser ici la Sarthe.
Tout d’abord, un périmètre précis doit être délimité : les ramassages se feront sur une longueur de 100 mètres, entre la ligne d’eau et le niveau des plus hautes eaux. Les déchets ramassés sont donc ceux potentiellement recouverts par les eaux et polluant la rivière. Les ramassages auront lieu à trois périodes de l’année : en juin, à une hauteur d’eau « normale » ; en septembre-octobre pour un niveau bas (notamment avec la présence des écourues sur ce bassin) ; en décembre-janvier pour la période des hautes eaux – à adapter en fonction du contexte hydrologique.
Une fois ramassés, les déchets sont ensuite classés selon une grille d’analyse. Plusieurs catégories sont pré-listées et le nombre de déchets de ce type retrouvés doit y être indiqué. À la fin de tous les ramassages, nous pourrons ainsi avoir une idée précise du nombre de déchets retrouvés mais aussi de quel type (bouteilles en verre ou en plastique, mégots, déchets sanitaires, déchets de pêche, déchets agricoles, morceaux de plastiques déjà décomposés…) et donc réfléchir aux solutions les plus adaptées. L’intérêt de se baser sur un protocole commun et reconnu est également de pouvoir comparer entre les différents sites du projet Ma Rivière Sans Plastique mais aussi d’autres sites où ce dernier serait appliqué.
Pour plus de détails, vous pouvez télécharger un exemplaire du tableau d’identification selon les catégories du protocole OPSAR ainsi que le guide photo associé.
Détail des lieux de ramassage
Cinq sites ont été retenus sur le bassin de la Sarthe pour évaluer la présence de déchets sur la rivière : Neuville-sur-Sarthe, Champagné, Allonnes, Malicorne-sur-Sarthe et Cheffes.
Les différents lieux ont été choisis pour mesurer la présence des déchets « au fil de l’eau ». Neuville-sur-Sarthe et Champagné vont nous permettre d’évaluer la pollution en amont du Mans, sur la Sarthe mais également sur l’Huisne, son affluent ; puis le site d’Allonnes, après la confluence des deux rivières, permettra d’estimer l’impact de la présence de l’agglomération mancelle ; Malicorne-sur-Sarthe puis Cheffes se situent eux en aval, avant la confluence avec le Loir, afin de mesurer une éventuelle accumulation dans les déchets.

Télécharger la présentation détaillée des sites de ramassage
Pauline FRESLON, marraine de l’opération

Lors de la Loire à Vél’eau 2021, nous avions rencontré par hasard Pauline FRESLON, qui s’était arrêtée sur notre stand pour échanger avec nous sur la qualité de l’eau et des milieux aquatiques qu’elle aperçoit depuis son kayak, et notamment la présence importante de déchets. Car oui, Pauline est une championne de kayak de la région. Quand on lui a parlé du projet Ma Rivière Sans Plastique (en partenariat avec Citeo qui œuvre pour réduire l’impact environnemental des emballages et papiers), elle a voulu le soutenir en en étant la marraine.
Nous sommes allés la rencontrer le 07 juillet 2022, pour lui présenter les premiers résultats des ramassages et échanger plus longuement avec elle sur le projet, ses projets et leur recoupement. Nous la retrouvons au lac de Maine à Angers, devant le Pavoa, juste après son entraînement.
Bonjour Pauline, pour commencer, peux-tu nous en dire plus sur toi ?
Je fais du kayak depuis mon plus jeune âge, avec mon père moniteur au club du Mans. Tu vois quand toi tu as appris à faire du vélo ? Et bien moi j’ai appris à faire du kayak. Après, c’est longtemps resté du loisir (j’ai privilégié les études) et je me suis mise à la compétition de haut niveau il y a quatre ans. D’abord en descente, une discipline en eaux vives avec un objectif de vitesse, un vrai contact avec la nature ; avec de bons résultats : 3 médailles d’or aux championnats d’Europe et une médaille de bronze par équipe aux championnats du monde. Mais cette discipline n’est pas représentée aux Jeux Olympiques donc je me suis mise à pratiquer la course en ligne avec pour objectif une première expérience en 2024 à Paris et une performance en 2028 à Los Angeles.
(Quelques jours après, Pauline partait notamment aux championnats de France de vitesse de Vichy, où elle décroche le doublé en or avec sa coéquipière de l’Esack, Vanina Paoletti, sur les 500 et les 200m en K2)
Quel est le lien entre ton activité et l’environnement ? Et pourquoi avoir choisi de parrainer Ma Rivière Sans Plastique ?
L’environnement est l’essence même de notre sport en extérieur, c’est son support. Mais il est malheureusement difficile de trouver une rivière encore préservée (et ce n’est pas parce qu’une rivière est transparente qu’elle est propre !). Et encore, on a de la chance dans notre région, la Loire est un peu préservée du fait de sa largeur. Mais j’ai souvenir des championnats d’Europe en Bosnie où l’on s’entraînait parmi les déchets qui venaient s’accrocher sur nos bateaux… Le jour de la course, l’organisation avait mis un filet pour retenir les déchets un peu plus en amont, ce que j’avais trouvé super ! Mais une fois l’épreuve terminée… ils ont juste ouvert le filet et on a vu la vague de déchets passer…! On hésitait entre rire et pleurer, les athlètes ont gueulé (même s’il est difficile d’en vouloir à un pays où rien n’est mis en place à ce sujet et qui doit faire face à d’autres problématiques…). Je ne souhaite pas que cela arrive ici et je voudrais que l’on améliore la situation, en espérant que « Ma Rivière Sans Plastique » puisse y contribuer.
Justement pour agir et améliorer la qualité de nos rivières, que fais-tu à ton échelle ? ou que penses-tu qu’il faudrait faire ?
Ce sont des petits détails comme ça qui me font dire que les petits gestes ont leur importance : on essaye de ramasser les déchets lors de nos sorties sur l’eau (même s’il n’y a pas beaucoup de place sur les bateaux), on sensibilise les jeunes… On y pense rarement, mais je fais aussi attention à bien choisir ma crème solaire, sans produits toxiques pour les milieux naturels, car je suis tout le temps dans l’eau ! Au quotidien, je me déplace en vélo (le côté sportive doit aider !) et j’évite la voiture le plus possible, je fais le tri à la maison, je fais mes courses en vrac… Mais je pense qu’il faut aussi une réponse plus large face à la problématique, avec la mise en place de sanctions adaptées pour les individus les plus récalcitrants au changement et certaines entreprises !
Nous quittons Pauline parée des couleurs de FNE Pays de la Loire, où le logo de notre hérisson vient désormais orner son kayak, en espérant qu’il la suive sur des rivières plus propres et vers de belles performances sportives… En fonction des compétitions, elle essayera d’être présente pour participer à un des ramassages !
Les partenaires du projet
Nos partenaires financiers
Citeo – appel à manifestation d’intérêt Déchets Abandonnés
Ma Rivière Sans Plastique fait partie des 18 lauréats de cet appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par Citeo, l’Association des Maires de France et l’Office Français de la biodiversité pour anticiper la responsabilité élargie des producteurs sur les emballages ménagers et faire émerger des initiatives pour lutter contre la pollution générée par les déchets abandonnés. L’abandon des déchets d’emballages ménagers relève de causes multiples (incivisme, météo, dispersion par animaux, etc.) qui complexifient leur collecte et leur valorisation. Cet AMI doit ainsi permettre de mieux appréhender et objectiver cette problématique pour contribuer à l’émergence d’actions efficaces contre leur prolifération.
Citeo est une entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers, en leur proposant des solutions de réduction, de réemploi, de tri et de recyclage. Pour répondre à l’urgence écologique et accélérer la transition vers l’économie circulaire, Citeo s’est fixé 5 engagements : réduire l’impact environnemental des produits de ses clients en ancrant l’économie circulaire et l’écoconception dans leurs pratiques et leurs stratégies ; créer les conditions pour construire les solutions d’aujourd’hui et de demain qui conjuguent performances environnementale et économique ; donner les clés aux consommateurs pour réduire l’impact environnemental de leur consommation ; co-construire et promouvoir les solutions et les positions de l’entreprise, de l’échelle locale à l’international ; cultiver l’engagement de ses collaborateurs au service de sa mission. Depuis la création de Citeo, les entreprises de la grande consommation et de la distribution ont investi plus de 11 milliards d’euros pour développer l’éco-conception, pour installer et financer la collecte sélective et pour créer des filières de recyclage, avec leurs partenaires collectivités locales, filières et opérateurs. Aujourd’hui, 68 % des emballages ménagers et 60,5 % des papiers sont recyclés grâce au geste de tri des Français devenu premier geste éco-citoyen.
La DREAL, l’ADEME et la Région Pays de la Loire – appel à projet Économie Circulaire
Ma Rivière Sans Plastique a également l’opération lauréate de l’appel à projet « Économie Circulaire » 2021 de la DREAL Pays de la Loire, l’ADEME et la Région Pays de la Loire.
L’Agence de l’eau Loire Bretagne
Comme pour nombreuses de nos actions de sensibilisation à la protection de l’eau et des milieux aquatiques, l’Agence de l’eau Loire Bretagne nous apporte son soutien financier pour Ma Rivière Sans Plastique.
Un geste pour la Mer
La fondation a apporté son soutien à l’opération également.
Nat&Form
Ma Rivière Sans Plastique a remporté le plus de voix dans le cadre de l’Initiative Protect de Nat&Form.
Nos associations amies
Sarthe Nature Environnement
Sarthe Nature Environnement est notre fédération départementale basée au Mans. Elle nous accompagne sur tous les volets de ce beau projet qu’est Ma Rivière Sans Plastique.
Qui Nettoie Si Ce N’est Toi
Spécialiste des opérations de ramassage de déchets, l’association vient nous prêter main forte pour les collectes et participera à la réflexion collective pour rechercher des solutions.
Expédition Méditerranée
L’association est notre partenaire sur ce projet : elle nous a formé à la mise en œuvre du protocole OSPAR et assurera le ramassage des microplastiques dans l’eau ainsi que leur analyse.
Nos communes partenaires
Une fois que nous avons sélectionné les sites les plus pertinents pour le ramassage des déchets, nous avons pris contact avec les communes concernées : Neuville-sur-Sarthe, Champagné, Allonnes, Malicorne et Cheffes. Toutes nous ont accueilli avec intérêt et se sont engagées avec nous dans le projet ! Les écodélégués de Neuville, le conseil municipal jeune de Malicorne et le comité jeune allonais ainsi que le centre social d’Allonnes vont nous aider dans les ramassages. Plusieurs élus nous ont apporté leur soutien et souhaitent suivre les opérations ainsi que les solutions proposées. Allonnes et Champagné vont également mettre en place un ramassage spécifique sur le périmètre par leurs services techniques. Un grand merci à elles !
Zoom sur les premiers ramassages

Les différents ramassages ont eu lieu :
- le 11 juin 2022 à Cheffes ; ce premier ramassage a été l’occasion de nous former à l’application du protocole OSPAR sur site pour catégoriser les déchets en présence de notre partenaire Expédition Méditerranée. Plusieurs bénévoles associatifs étaient également présents pour cette mise en pratique (Qui Nettoie Si Ce N’est Toi, Le Roseau 72, la LPO Anjou) ainsi que M. Jacques BLONDET, adjoint au maire très sensible à la protection de l’eau et des milieux aquatiques.
- le 13 juin 2022 à Neuville-sur-Sarthe, avant de rencontrer les écodélégués qui participeront aux ramassages suivants
- le 24 juin 2022 à Malicorne-sur-Sarthe, avec le conseil municipal jeune et leurs élus (Mme le Maire Carole ROGER et ses adjoints, M. Cédric SAINT-JOURS et Mme Nathalie LEMARCHAND)
- le 29 juin 2022 à Champagné, avec l’aide du directeur des services techniques, de lycéens volontaires et de bénévoles de l’association Qui Nettoie Si Ce N’est Toi
- et toujours le 29 juin 2022 à Allonnes, avec toute l’énergie du Centre Social de la ville et des élus (M. Cyrille GUILBAUD et Mme Camille DUPUY)
Nous souhaitons remercier chaleureusement les communes pour leur accueil ainsi que toutes les personnes ayant participé aux ramassages avec nous ! À noter que pour les sites d’Allonnes et Champagné, les services techniques qui les nettoient très régulièrement préservent le périmètre ou y ramassent les déchets séparément (que nous catégoriseront par la suite) afin de ne pas perturber les résultats de l’opération.
Au total, 66,05 kg de déchets ont été ramassés, avec une grande disparité entre les sites (51,85kg à Cheffes et 0.45kg à Neuville-sur-Sarthe). Au delà du poids, 1629 déchets ont été récoltés, allant du petit bout de plastique ou de verre au caddie de course ou pneu. Des déchets atypiques également, comme des vieilles boites de conserve, des vêtements, des bouteilles remplis d’urine (routiers)… Les types de déchets retrouvés variaient également selon les sites. À Cheffes, une zone cuvette en bout de champs juste à proximité de la route et d’un parking regorgeait de déchets, dont certains présents depuis longtemps et des signes qu’ils ont résidé dans l’eau. D’autres sites, comme celui de Malicorne ou de Neuville étaient très propres, mais avec des catégories de déchets spécifiques : pas mal de morceaux de polystyrène pour le premier et de nombreux mégots (186) pour le second. Tous sites confondus, ce sont les déchets plastiques qui prédominent (55%), suivi des déchets en papier ou cartons – dont les mégots (21%), en verre (11%) et en métal (9%). Indifféremment des matériaux qui les composent, les déchets liés à l’alimentation sont nombreux (30%) : emballages alimentaires en papier ou plastique, bouteilles en verre ou plastique, canettes et conserves… Beaucoup de déchets étaient déjà décomposés et donc plus difficilement identifiables : on compte au total 523 (32%) des morceaux de plastique et polystyrène – ceux là même dont on entend beaucoup parler dans les océans…!
Zoom sur les seconds ramassages

Nous avons poursuivi les collectes à une période d’eau plus basse en octobre / novembre sur les cinq sites du projet. Avec la sécheresse de cet été et les écourues sur le bassin (opérations d’abaissement du niveau de l’eau pour des opérations d’entretien et de nettoyage des berges et ouvrages), nous étions à la période où le niveau de la rivière est le plus bas. Cela nous a permis d’accéder à des parties des berges normalement recouvertes.
Les opérations de ramassage ont eu lieu :
- le mercredi 28 septembre à Allonnes, dans le cadre de la semaine du développement durable organisée par le centre social de la ville ;
- le samedi 1er octobre à Neuville-sur-Sarthe, avec les écodélégués du groupe scolaire Léonard de Vinci, des élus et Pauline Freslon, la kayakiste de haut niveau marraine de l’opération ;
- le vendredi 7 octobre à Cheffes, en collaboration avec l’association de pêche locale (les Brochets de la Sarthe) qui profite également des écourues pour un nettoyage de la rivière ;
- le lundi 7 novembre à Champagné, avec les 25 élèves de la classe de CM1 de l’école Louise Michel et leur enseignante ainsi que l’association Qui Nettoie Si Ce N’est Toi. Nous avons profité de toute cette énergie pour nettoyer également une partie du parc hors du périmètre de Ma Rivière Sans Plastique ;
- le jeudi 10 novembre à Malicorne-sur-Sarthe, toujours avec le Conseil Municipal Jeune de la ville.
Par rapport aux ramassages précédents, nous avons trouvé moins de déchets au total, en raison du gros nettoyage que nous avions réalisé sur le site de Cheffes, où de nombreux déchets s’accumulaient. Sur les autres sites, les ordres de grandeur sont similaires voire supérieurs.
Nous avons respectivement ramassé :
D’une manière générale, les déchets plastiques restent les plus nombreux et représentent 42% des déchets ramassés. Les mégots représentent également une grande proportion des déchets retrouvés (23%) mais concentrés en grande partie sur le seul site de Neuville. Viennent ensuite, parmi les matériaux les plus retrouvés, le métal (15%) et le verre (9%). Beaucoup des déchets sont liés à la consommation de nourriture ou de boissons. Certaines spécificités des sites par rapport aux déchets retrouvés commencent également à se confirmer, comme par exemple les mégots à Neuville ou le polystyrène à Malicorne-sur-Sarthe.
Afin de compléter et de finaliser l’état des lieux, les dernières opérations de ramassage de déchets seront organisées à la fin de l’année 2022 / début de l’année 2023. Pour cette dernière phase de ramassage, nous serons dépendants des inondations car nous voulons ramasser à la période des hautes eaux – idéalement, juste après la crue quand les eaux commencent à se retirer, pour collecter les déchets amenés par ces dernières.
L’exposition photo REFLUX

Olivier Martin Gambier est un photographe exposant dans le cadre du festival des Photographiques 2023 son travail « Reflux » au Centre d’Art de l’île MoulinSart à Fillé-sur-Sarthe. Il photographie en macro et sur des grands formats des déchets retrouvés sur les plages. Quand il a entendu parler du projet Ma Rivière Sans Plastique, il nous a contactés pour compléter son œuvre avec des déchets ramassés à proximité du lieu de l’exposition.
L’exposition Reflux
Brassés par la mer puis recrachés sur le rivage, ces objets portent les traces du processus de digestion par le milieu marin. L’organique et le chimique, le vivant et le décomposé s’entrelacent dans un amalgame de matières. Le dispositif de prises de vues respecte un protocole minutieux qui fait référence à l’imagerie scientifique: frontalité, netteté sur l’ensemble du sujet, fond noir uniforme, agrandissement. Ainsi représentée la réalité apparaît sans le filtre de son contexte. Le regard se perd à sonder les détails macroscopiques de ces matières, stigmates de la lutte entre les éléments naturels et nos productions humaines.
Ces détritus adoptent une dimension sculpturale et deviennent les personnages d’une scène de la dénaturation. Les codes des alléchantes images de vulgarisation scientifique sont renversés au profit d’une figuration de l’insignifiant.
Flottant dans l’éther ces formes spectrales illustrent les planches d’un herbier du rebut.
L’apport de Ma Rivière Sans Plastique
Soucieux de la protection de l’environnement et souhaitant donner un ancrage local à son travail, Olivier Martin Gambier a ajouté à son projet initial 4 photographies de nos déchets ramassés dans le cadre de l’opération Ma Rivière Sans Plastique à Cheffes et à Allonnes. Son travail a également pu être complété par les échantillons microplastiques collectés par notre partenaire Expédition Méditerranée lors d’un autre projet.
Calendrier
L’exposition était visible du 19 mars au 8 mai en accès libre sur les extérieurs de l’île. Le vernissage est organisé le dimanche 19 mars à 11h.
Pour vous faire une idée du travail d’Olivier Martin Gambier (qui sera complété et présenté sous un format différent) : http://oliviermartingambier.com/Artwork/index.html#img=reflux_6_page_pres.jpg